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Voici ce qu’on appelle un garçon chez nous en Afrique!

 

Luke aikins, image flickr.
Luke aikins, image flickr.

Depuis la chute libre de Luke Aikins à plus 7600 m d’altitude, on arrive plus à respirer. Beaucoup de média en avaient parlé en qualifiant cela d’exploit. J’ai même entendu quelqu’un dit que le parachutiste était un garçon. Un vrai vrai garçon. Entendez par là qu’il est courageux, très fort. Je ne vais pas le nier même si j’avoue que j’ai trouvé cette chute Carrément inutile. Inutile dans la mesure où elle n’apporte rien de positif à l’humanité. C’était son Pari. Il l’a réussi, on ne sera tout de même pas jaloux. Alors, tant mieux pour lui. Chapeau! Hier encore, pendant que je pensais à la Tabaski et son festin de viande de Mouton qui suivra, un ami m’a ramené cette histoire de chute libre. J’ai bien rigolé. Ainsi donc, Se jeter dans le vide comme ça, par plaisir, fait de quelqu’un un garçon chez le blanc.  Ah bon! OK, je vais vous montrer à mon tour ce qu’on appelle un garçon chez nous en Afrique. Ici,  un vrai garçon, ça ne dort pas du tout. Il bosse dur comme un bonobo.

Acentus Akuku et une partie de sa petite famille. Image www.Senenews.com
Acentus Akuku et une partie de sa petite famille. Image www.Senenews.com

 Voici le Kényan Acentus Akuku, alias danger. Décédé il n’y a pas longtemps. Lui, contrairement à ceux qui aiment s’amuser à faire des chutes libres, avait mieux à faire de son vivant. Son palmarès est le suivant: 130 épouses, plus de 300 enfants. Akuku malgré son âge avancé connaissait le prénom de chaque enfant et savait à quelle femme celui-ci appartenait.

Voilà. Dites moi maintenant qui est « plus garçon » entre le légendaire Akuku et Luke le chuteur?


L’histoire du bangala qui avait disparu

Nous étions, il y a quelques mois de cela à Djenné, dans le cadre d’un festival. Avec mon groupe, j’ai passé un excellent séjour, marqué par la découverte de cette ville qui ne laisse personne indifférent pour son originalité. Il ne faudrait pas se contenter d’entendre parler de Djenné, il faut s’y rendre, car elle est tout simplement ma-gni-fi-que.

Il n’y a pas que l’architecture de la ville que j’ai gardé en mémoire. En plus d’elle, j’ai été aussi marqué par l’histoire du fameux bangala qui avait disparu.

Ah oui… Un ban-ga-la avait dis-pa-ru . Peut être incroyable, cette histoire, mais vraie, selon celui qui nous l’a contée En tout cas, avec la tête qu’il faisait en parlant, elle est à prendre au sérieux, cette histoire. A chaque fois que je pense à Djenné, elle me revient en tête un peu comme une hantise. Finalement, j’ai jugé pas mal de lui consacrer à lui seul, un petit billet.

J’en vois qui s’indignent: Un billet pour un bangala! C’est abusé là!

Non, pas du tout! Pourquoi pas? Il est quand même spécial, un bangala qui se perd! Ne soyons pas jaloux. Lui au moins s’est perdu. Vous qui trouver qu’il n’est pas spécial avec sa belle triste histoire, que le votre se perde d’abord, ne serait-ce qu’une fois. Juste une fois, après on en reparle.

Bien avant, j’espère qu’on connait tous le Bangala. Ou bien je dois l’expliquer?

D’accord. Comment je procède? Bon, ok, je vais essayer de le personnifié parce qu’il est très important: Le Bangala, c’est ce gars là. Ce patron situé quelque part là bas, entre les jambes, avec sa tête de champion, qui aime se lever quand on se lève le matin. Vous ne comprenez toujours pas? Suis-je obligé de dire son nom français? Oh non! Bon d’accord, d’accord, pas grave, je vais le dire. Le blanc l’appelle, appareil génital masculin. Je sais que vous comprenez maintenant. Ce nom est super, j’avoue, mais moi, je ne suis pas blanc. Je préfère donc Ban-ga-la. C’est plus lourd, dur et imposant que appareil génital masculin qui lorsqu’il est prononcé, sonne trop doux à mes oreilles comme si, c’était un truc de meuf.

Donc je disais qu’un fameux bangala avait disparu à djenné, nous a raconté un habitant pour nous mettre en garde durant notre séjour, afin que nous fassions gaffe, dans le cas où, certains parmi nous, étaient tentés par les belles filles peuls qui s’intéressaient beaucoup à notre bande, depuis qu’elles savaient que nous venions de Bamako.

Laissons à travers ma plume, l’homme lui même, nous raconter l’histoire.

« Je vous demande de faire très attention. Et surtout, éviter les filles d’ici. Prenez vos distance au risque de perdre vos bangala. Vous savez que vous n’êtes rien sans lui! Vous ôter le bangala, c’est un peu comme vous ôter la vie. Oui mes petits, la vie c’est le bangala. Faites attention, je le répète encore, car il peut disparaître ici, et c’est une réalité.
-Ha bon! avons-nous crié en cœur.
Oui bien-sûr, reprit l’homme, avant de commencer à nous raconter l’histoire d’une victime du debangalatage…

J’avais un ami du nom de Seydou qui venait de Bamako. Seydou, je le connais depuis toujours, est un grand coureur de jupon. Et malgré ma mise en garde, l’imbécile d’ami s’éprit d’amour pour une jeune fille. J’ai fais tout mon possible pour l’empêcher de sortir avec elle car je craignais pour lui. Le bandit, ne m’a pas écouté. Des témoignages de bangala perdu, j’en avais déjà mainte fois entendu et on pouvait sortir avec certaines meufs sans le perdre mais, avec d’autres, on le perdait. Et puisqu’on ne pouvait pas savoir à quel genre de fille on avait affaire, par prudence, on devait s’abstenir de tout Bangalatage jusqu’à ce que l’on quitte Djenné. Seydou en avait pour un mois. En deux semaines il avait déjà emballé la demoiselle. La troisième semaine, sera celle de tous ses malheurs. Un soir, je suis rentré à la maison, pendant que la petite amie de Seydou rentrait chez elle. Après salutation, elle s’éloigna pendant que mon pote sautait de joie pour me signaler qu’il venait de la bangalater. J’avais d’autres chats à fouetter que de rester là, à supporter ses bêtises de gigolo. J’étais ensuite assis dans le salon, lorsqu’il est venu se jeter devant moi, criant par-ci par-là, car il venait de constater que son bangala avait disparu. Bien que ce soit difficile de calmer quelqu’un debangalaté, j’ai réussi à le mettre en confiance et lui promettre que tout allait s’arranger. La fille aussi, de son côté, avait eu de sérieux problèmes avec sa famille, qui avait sue, on ne sait comment, qu’elle s’était faite bangalatée par un bangalateur. On avait pas le choix. Il a fallut avec l’aide de quelques vieilles personnes de l’entourage, confession et beaucoup d’implorations chez les parents de cette dernière pour que le bangala revienne. Un nouveau, se pointa le même soir. C’était plus un vrai bangala, on peut donc l’appeler si vous le voulez, appareil génital. Il avait perdu toute sa vigueur du passé car se levait désormais seulement un matin sur sept et était incapable de bien bangalater comme avant »

On écoutait attentivement avec beaucoup de désolation, l’histoire du pauvre bangala qui avait disparu

(Après cette histoire, j’ai compris que c’est important de savoir se tenir des fois en terres étrangères)

Bangala: Cf texte

Debangalatage: Action de debangalater

Bangalatage: Action de bangalater

Bangalater : Verbe relatif au bangala, pour dire « faire l’amour »

Debangalater: Perdre son Bangala

Bangalateur : Celui qui bangalate en parlant de l’homme

 


Le chercheur d’or, dort

L’or

En corps

Et  encore

Dans un décor

De terre s’endort

Près du chercheur d’or

Pauvre d’un affligeant sort

Qui lui aussi, à jamais, s’endort

Un jeune chercheur d’or a été retrouvé sans vie, sous terre, avec une bonne quantité d’or à ses côtés dans la localité de Kayes. Ces situations sont fréquentes dans les zones aurifères du Mali et Burkina.

On ne le dit pas assez, mais la ruée vers l’or est parfois une course vers l’au-delà


Ras Bath: Leader ou bluffeur?

Je ne suis pas partisan de Ras Bath, tout comme je n’ai jamais été partisan du régime en place. Je ne parle donc ni pour l’un, ni pour l’autre ici. Je parle pour « les autres. » Les autres, c’est toi le jeune Malien. C’est lui, c’est elle, c’est toute la jeunesse Malienne. Je parle pour moi aussi car je fais partir de ces autres là. Comme vous, où du moins  comme certains, ce qui me préoccupe, c’est d’abord l’avenir du Mali. J’espère le voir un jour vêtu de dignité, d’honneur, de grandeur, avec une jeunesse forte aussi bien physiquement, qu’intellectuellement, qu’elle soit du nord ou du sud. Bambara ou Touarègue, Peulh ou Dogon… Parlant de force, je sais qu’elle l’a, cette jeunesse. Elle est très forte physiquement, oui. La preuve en est qu’elle a réussi à tabasser son président en 2012(C’est bien, continuez!). C’est encore cette même jeunesse qui a bravé matraques, lacrymogènes et fusils pour incendier des personnels et pickups au niveau du tribunal de la commune IV de Bamako, lors de la manifestation en signe de soutien à l’animateur Ras Bath. Bravo chers hercules! Maintenant, qu’en est-il de la force intellectuelle? Cette force de laquelle je parle ici, ne concerne pas le fait d’avoir forcément fait de grandes études. Non! L’intellectuel pour moi, c’est d’abord un état d’esprit. Une grandeur d’esprit peu importe le niveau scolaire. Je parle de cette force animée par une prise de conscience au sens mature du terme. Les émeutes ne sont pas forcément des preuves de prises de conscience. Non, pas du tout. Ne nous trompons pas de combat, surtout dans le contexte actuel où la prudence et le bon raisonnement doivent être nos compagnons fidèles. Les priorités sont là. Battons nous pour elles d’abord. Penchons nous sur les problèmes les plus importants comme le besoin de rédorer le blason de notre système éducatif, l’emploi des jeunes et surtout la réunification de notre pays.

Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, animateur et porte-parole du collectif pour la défense de la république. www.flickr.com
Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, animateur et porte-parole du collectif pour la défense de la république. www.flickr.com

Ras Bath, désolé.

Je ne dirais pas que la liberté d’expression est totalement libre comme un oiseau dans ce pays. En revanche, ayons l’honnêteté de reconnaître qu’elle n’est pas cette prisonnière qu’on dit.

Je prends un exemple dans l’un de mes domaines. Je fais du rap et je connais beaucoup de mes collègues qui disent tout ce qu’ils veulent ici sans vraiment être inquiétés. Le combat pour la liberté d’expression donc, a commencé depuis, avant nous. Un grand pas a déjà été fait sur ce point, même si c’est vrai que le changement n’est pas effectif. Allons aux priorités en tâchant de ne pas les substituer par des futilités. Ras Bath, je t’admire et te Respecte. Cependant, tout comme le dit le titre de ton émission: Jouons carte sur table. Je suis ton combat depuis longtemps de près, avec beaucoup d’attention. Il est à saluer même si je ne suis pas d’accord avec tout ce que tu dis. Ton droit te le permet. Je suis pour la liberté d’expression. Parle donc. Tout comme mon droit me permet de te dire qu’une vérité doit être à caractère constructif et non destructif. Je me demande d’ailleurs si quelqu’un détient la vérité au Mali. Elle est comme le vent la vérité! On ne peut pas la tenir, voyons! Arrêtons de nous leurrer. La vérité commence quand la bouche se tait, ou bien aller la chercher dans la bouche des enfants ou du soulard. Voici une vérité.

Nous sommes tous pour la révolution.

Tous! Et tout comme toi, je suis fatigué de ce semblant de Mali que nous avons aujourd’hui. Cependant une révolution, une vraie, la digne révolution, se mène pacifiquement. Mon point de rupture avec toi est né le jour même de ton arrestation. Si ma liberté d’expression me le permet, j’ai vu ce jour en toi, un carriériste déguisé en populiste. Oui, je sais faire la part des choses Ras Bath. Je n’ai pas du tout apprécié la manière par laquelle tu appelais les jeunes à sortir. On sentait dans tes publications cette envie tenace de forcer le destin de héros et pour cela, vis à vis de moi, tu perds un peu ta crédibilité. On ne peut pas demander à une jeunesse de sortir quand on connait son état d’esprit. Tu as demandé aux jeunes d’aller vandaliser, Piller ou déverser une haine qu’ils nourrissaient déjà depuis l’affaire Amy Kane. Tu as demandé à une jeunesse qui a déjà très mal, qui réclamait ses deux cent milles emplois, d’aller se faire tirer dessus, sinon rien d’autre. Et tu sais pourquoi? Parce que la majorité n’a pas l’entendement nécessaire pour comprendre le message que tu as lancé. Tu deviens donc automatiquement responsable de l’interprétation qu’ils donnent à ce message, par conséquent, responsable des dégâts commis.

"Libérer Ras Bath" par lui même sur son mur facebook
« Libérer Ras Bath » par lui même sur son mur facebook

Ce « libérer Ras Bath » qui traînait sur ton mur facebook devrait il venir de toi? C’était à nous de demander qu’on te libère ou à toi même de le faire? Le sang à coulé une fois de plus et c’est surtout cela qui m’indigne personnellement. Tu as déconné Rasta! Depuis ce jour je me suis posé la question de savoir si derrière ce type que j’ai toujours pris pour un leader ne se cachait pas un bluffeur? J’espère que j’aurai une réponse.

Une justice injuste

C’est malheureux pour la justice malienne. Cette histoire nous a fait comprendre le véritable sens du deux poids deux mesures. J’ai constaté que certaines personnes ont tendance à faire passer le Mali pour un État religieux avec une religion d’état qui serait l’islam. Non, non, non. Notre pays compte 90% de musulmans d’accord, mais n’oublions pas qu’il est avant tout une république. Un État laïc avec plusieurs religions, plusieurs idéologies. Nous ne sommes pas en Arabie Saoudite ou dans un pays dans lequel certains religieux pouvaient tout se permettre. Nous avons tous suivi ce qui s’est passé entre Ras Bath et le prêcheur Bandiougou Doumbia. On ne peut pas interpeller l’animateur pour « atteinte au mœurs et injures publiques à caractères sexuels » sans que l’autre ne soit inquiété. Ras Bath n’a pas été plus injurieux que son protagoniste qui lui, s’est permît une liberté d’expression d’insulte exagérée. L’image que Bandiougou avait donné de lui était si dégueulasse que je ne savais pas où mettre la tête ce jour, lorsque je l’écoutais à la radio. Il a sali l’image des musulmans Maliens. Il a humilié nos parents avec ses propos incroyablement haineux. Je ne sais pas pourquoi le choix de l’interpellation s’est porté sur Ras Bath mais je crois que les militaires se sont trompés. Celui qui aurait dû être interpellé, c’était Bandiougou.

Le prêcheur Bandiougou Doumbia
Le prêcheur Bandiougou Doumbia

Pour finir je félicite le président de la république pour sa décision sage concernant sa demande de libération de l’animateur.  N’oublions pas ce précieux adage Bambara qui dit:  » Si tu trébuches des pieds, tu peux avancer, mais si tu trébuches de la pensée, tu ne peux avancer »

Un peuple – un but – une foi


On ne naît pas gaucher, on le devient

Pour paraphraser Simone de Beauvoir et Jean Louis Sagot-Duvauroux qui ont respectivement écrit: « On ne naît pas femme,  on le devient » extrait de   LE DEUXIEME SEXE  et « On ne naît pas noir, on le devient » , je titre mon billet ainsi: « On ne naît pas gaucher, on le devient »

Avant hier, 13 Août. Un pote m’a dit:

-Issouf c’est ta journée.

-Quelle journée?

– La journée internationale des gauchers bien sûr. Tu es gaucher et tu ne le sais pas?

J’ai changé de mine sur le champ. J’ai jamais pris cette journée au sérieux parce qu’elle m’énerve. Je la déteste, cette journée de merde. J’ai jamais aussi compris pourquoi il y avait une journée pour nous les gauchers et pas une autre pour les droitiers. On est vraiment aussi différents que ça! Quelqu’un veut-il bien m’expliquer?

J’ai lu sur wikipédia qu’elle est célébrée pour la sensibilisation aux droits des gauchers contre stigmatisation et discrimination. Ah bon! discriminés parce que nous sommes gauchers! Avec toute cette chance que nous avons de l’être! C’est drôle. Très drôle, et quand quelque chose fait rire, il faut en rire. Je ris donc😂😂😂.

Maintenant écouter mes mots 😈. Oui, ne les lisez pas, mais ECOUTEZ les: Cette journée internationale est une insulte contre tout les gauchers et gauchères de la planète. On en a pas besoin même si nous sommes minoritaires. C’est vrai que ce monde appartient aux droitiers. En revanche, on n’oublie que ce sont les gauchers qui le font. Cette journée est inutile. Certains diront que je cherche midi à quatorze heures n’est-ce pas? On dira que je suis paranoïaque. Oui je le suis à ce sujet, si vous voulez savoir. Être gaucher, n’est bien sûr pas une erreur. L’erreur, réside dans le fait de penser qu’être gaucher ou gauchères est une erreur.( On me suit j’espère?) On nous apprend que les gauchers, malgré tout, sont stigmatisés, ok. Vouloir combattre cela est une chose et cela nous va d’ailleur droit au coeur. Maintenant, aller jusqu’à créer une journée mondiale, c’est abusé. Cette journée ne combat rien. Ceux qui l’ont instaurée ne savent pas qu’ils nous font passer effectivement pour des anormaux en croyant combattre en notre faveur.

Le fait d’être gaucher n’a pas empêché… Roberto Carlos d’être l’un des meilleurs joueurs du monde. Cela n’a pas empêché Jimi hendrix de s’adapter à des guitares conçus uniquement pour les droitiers et d’être l’un des meilleurs guitaristes aux monde. Cela n’a pas empêché Léonard de Vinci d’être l’un des meilleurs peintres de tout les temps. Être gaucher n’a pas empêché Barack Obama d’être président d’un État fédéral aussi puissant que les USA… Les noms sont pleins: Einstein, Bill Gates, Isaac Newton, Leonel Messi et j’en passe. Que des génies.

En réfléchissant d’ailleurs, on se rend compte que le monde à besoin de plus de gauchers que de droitiers.

J’ai dis ce que je pense. Celui qui n’est pas d’accord, il regarde juste en bas. C’est écrit commentaire. Salam. #Sinistra


Je refuse d’y allez clandestinement. Et toi?

J’ai eu l’idée d’écrire ce billet après avoir appris une nouvelle qui m’a fait beaucoup d’effets. Cette nouvelle, en quelque sorte, m’a poignardé.

Je connaissais un jeune homme qui voulait coûte que coûte aller en Europe. Il m’en parlait beaucoup durant nos discussions. Avant son départ, je l’avais demandé de me dire pourquoi cela lui tenait autant à cœur. L’ami en question était Bambara. Ce groupe ethnique malien est réputé pour son éloquence. Difficile qu’un Bambara te parle pendant deux ou trois minutes sans sortir un proverbe. Voici donc sa réponse: « C’est le chien qui accorde de l’importance à la promenade, qui a de fortes chances de tomber sur un os. »

Si je savais qu’il voulait partir, c’était sans savoir en retour qu’il comptait emprunter la voie clandestine. Hélas! Son frère m’a appris, il n’y a pas longtemps de cela, que ce dernier a perdu la vie quelque part vers le détroit de Gibraltar. Triste non?

Clandestins. Crédit image, www.africaguinée.com
Clandestins. Crédit image, www.africaguinée.com

L’envie de partir

Peut importe qui nous sommes, blanc, jaune ou noir, vouloir partir peut nous tenter. Cette tentation naît parfois d’une forte envie de fuir une vie trop précaire, une routine qui finit par nous imposer une réalité qui fait peur. Beaucoup de maliens par exemple, s’expatrient, car pour eux, réussir rime obligatoirement avec aventure.

Combien parmi nous ont vu un être cher partir ? Pour une destination connue ou inconnue, partir dans tous les cas. Beaucoup ! Ce départ concerne le faite de quitter la maison, les siens, le village, la ville qui nous a vu naître, vu grandir. Pour aller loin, au front, en mission pour les soldats ou les journalistes par exemple. Partir en voyage d’affaire, pour les études et j’en passe…

Je reviendrai, futur incertain

Si l’espoir ou l’obligation nous fait partir, rien en retour ne nous garantir qu’on reviendra. Rien. Ce départ est parfois mystérieux. Mystérieux avec un futur sombre qu’il soit proche ou lointain. On peut espérer revenir mais pas en avoir la certitude. Cet espoir qui nous donne la force de croire en ce retour, fait de lui une probabilité et non une évidence. Des gens qui vont pour ne plus revenir, on en trouve partout : En Europe tout comme en Asie. En Afrique, en Océanie, en Amérique… dans toutes les sociétés. En partant au front, un soldat peut dire à sa femme « Je te promets que je reviendrai chérie », sans qu’il ne revienne, tout comme certains aventuriers avaient promis à leurs familles qu’ils reviendraient, pour ensuite emprunter le chemin de la clandestinité, sans savoir qu’ils allaient se faire bouffer par la méditerranée, qui les attendait toute affamée. Le voyage est pénible, monstrueux. Ces pauvres clandestins sont confrontés à tellement de difficultés, durant leur aventure: La soif, la faim ou encore le froid. D’autres, rattrapés, sont torturés avant leur renvoi. Beaucoup meurs noyés ou asphyxiés, car ils sont trop nombreux en plus d’être enfermés pendant de longues heures dans les camions des passeurs. Ces situations sont de véritables hécatombes. Les chiffres ne mentent pas:

22 000: Nombre de migrants qui seraient morts en essayant de regagner l’Europe.( Ce chiffre concerne les victimes de la méditerranée selon le monde)

Drame de l'immigration. Image, lepay.bf
Drame de l’immigration. Image, lepay.bf

Ça n’arrive pas qu’aux autres. J’ai toujours déploré ce phénomène de l’immigration illégal sans vraiment me prononcer là-dessus. Aujourd’hui, après la mort de ce jeune que j’ai connu personnellement, je comprends que je dois me joindre aux autres pour demander aux jeunes de ne pas se lancer dans de telles aventures. Peut importe la destination, je refuse d’y aller clandestinement. Et toi?

La vie est sacrée.

À la mémoire d’Ismael et de toute autre personne ayant perdu la vie en empruntant le chemin de la clandestinité.


Mon ami je dis hein, après la petite, on colle quoi?

Quand tu t’appelles Franko, et que tu es auteur d’un single à succès comme « coller la petite », c’est cool. Oui très cool parce que la vie te sourit. Elle te montre ses dents. Ses belles dents blanches qui ont l’art des rires jaunes. Envouté par son charme, tu ne peux voir son côté hypocrite tout de suite. Tout est rose car tu la colles bien, elle aussi, la vie.

Qui d’entre nous n’a pas écouté ce titre? Tu ne l’as peut être pas aimé, mais pas écouté!

Aka laisse ça…

« Coller la petite », nous pouvons le dire sans doute, est désormais un classique de la musique africaine. Partit de rien, Franko, grâce à ce morceau à presque fait le tour du monde. Les télévisions l’ont passé en boucle, les sites internets l’ont propagé, les foules l’ont scandé en coeur. J’ai pas vu de sondage l’affirmant mais cela m’étonnerait qu’il ne soit pas le son africain le plus écouté de ses douze derniers mois. Un véritable succès qui a fait oublier au jeune rappeur camerounais toute sa galère du passé car c’est important de rappeler que le succès de Franko, ne lui est pas tombé du ciel. 2003, début dans la musique. 2013, premier album. Il a fallut attendre 2015 pour qu’il devienne enfin incontournable. Chapeau à l’artiste pour sa patience et son courage.

Capture du clip "Coller la petite" de Franko.
Capture du clip « Coller la petite » de Franko.

Mais mon ami je dis hein, après la petite, il va falloir trouver quelque chose d’autre à coller ?

Quelqu’un m’avait dit une fois qu’on ne juge pas un artiste à partir d’un tube. C’est clair et net. S’il est vraiment fort, il enchaînera. C’est ce que Franko, à la demande de son public, a fait. Après son tube coller la petite, il est revenu en cette année 2016, avec « Téléphone »

Comparons les deux titres

Contrairement à coller la petite qui n’avait d’ailleurs pas échappé à la censure pour immoralité, Téléphone, est plutôt conscient. C’est un son dans lequel, Franko aborde un sujet concret de société: Les problèmes que le téléphone peut engendrer au sein d’un couple.

Moi personnellement, j’ai kiffé. Et si j’avoue que coller la petite est plus dansant, plus entraînant, en revanche je trouve Téléphone plus utile. Je ne comprends donc pas pourquoi dans l’ensemble, les gens n’accrochent pas vraiment. On me dira certainement que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais, sérieusement, j’aimerais bien voir ce titre aller plus loin. Je ne suis pas en train de dire qu’il passe  inaperçu mais, côté succès, ce titre est derrière, à des années lumières de « coller la petite », comme si ce n’était pas le même Franko qui l’avait rappé. Que faire alors? En tous cas, mon ami…

Faut pas nous prendre la tête avec ton téléphone la hein! Trouve nous quelque chose d’autre à coller et vite fait! 

Tous ceux avec lesquels j’ai parlé du son « téléphone » de Franko, m’ont confié qu’ils avaient plutôt un penchant pour coller la petite. C’est bizarre non! Le nouveau son n’est pas mal pourtant… Donc Franko, il faut essayer de faire « coller la grande » pour voir, on ne sait jamais oh, sinon demande à Psy le Coréen ou le groupe Os Destroia de l’Angola, ils vont t’expliquer. Tout le monde a chanté Gangnam style et danser Bella jusqu’aaaa, après…?

Os Destroia, bella. YouTube.
Os Destroia, bella. YouTube.
Psy, gangnam style. YouTube. Tube planétaire.
Psy, gangnam style. YouTube. Tube planétaire.

Voici une autre réalité de la musique. Quand tu fais un tube qui atteint une certaine dimension, tu as par la suite tous les problèmes. Ceux qui t’aiment ont tendance à te limiter à ce tube. Du coup, le défi devient plus grand. Tu veux prouver que tu peux faire mieux, et malgré que tu bosses très fort, envoie du lourd, tes fans ne remarquent pas vraiment et ça, c’est pas cool de la part des mélomanes. En tout cas, Franko on attend notre « coller la grande. »


Le pire des paradoxes: Avoir peur de vieillir, en refusant de mourir jeune.

True or false? Artdevieillir.com
True or false? Artdevieillir.com

Depuis que je suis rentré dans la vingtaine, j’ai compris à quel point le temps était notre compagnon le plus précieux et le plus dangereux en même temps. Ce matin encore, mon miroir m’avait dit: « regarde ton menton… » J’ai dû une fois de plus raser ce tas de poils appelé barbe, sachant pourtant qu’il reviendra au galop.

Hier soir, à la vue d’un doyen qui avait beaucoup de peine à se déplacer avec sa canne, un de mes amis avait déclaré:

-Putain, c’est difficile et moche la vieillesse!

Tu ne veux pas vieillir ? Je lui ai demandé.

-En tout cas, ce n’est pas intéressant.

-Tu n’as pas répondu à ma question.

Comme réponse il me sort:

-Je n’ai pas le choix.

-Si, tu as le choix.

-Comment?

-Si tu ne veux pas vieillir, bah demande à Dieu de te rappeler dès maintenant tout simplement

. Il m’a dévisagé avec un juron à l’appuie comme pour me dire que j’essaie de jouer les durs alors qu’au fond j’avais aussi peur de vieillir.

Je sais qu’on ne peux pas jouer un double jeu avec le temps. Les jeunes et les presque vieux doivent le savoir. Si pour certains être vieux est une maladie, j’ai un remède pour eux: Mettez vous la corde au cou dans votre jeunesse, bande d’inconscient! Il n’y a rien de plus insensé que refuser de vieillir.

Je m’en vais vous le démontrer

L’évidence

J’ai passé l’enfance. J’ai passé l’adolescence. Je suis un jeune à présent. Oui j’ai grandi aujourd’hui, je peux l’affirmer. Être vingtenaire ne peut qu’être un honneur pour moi qui ne connais pas Peter Pan, encore moins son syndrome. Je suis forcément nostalgique de ma petite enfance, c’est clair. Clair et tout à fait normal. C’est juste que je me dis: réclamer encore cette tendre partie de mon vécu serait simplement égoïste. Si des générations sont passées pour que je sois là, c’est tout à fait logique que ma génération aussi passe pour que d’autres arrivent. Voici ma philosophie de l’âge. J’ai pas peur de grandir encore moins de vieillir. J’attends sereinement la trentaine en sachant déjà qu’elle viendra et passera tout comme mes dix ans sont passés, tout comme mes dix huit ans sont passés. Et en soufflant ma trentieme bougie, j’aurais une courte pensée pour ma pauvre vingtaine qui serait déjà allée pour ne plus revenir. Pour la trentaine aussi à son tour, quand j’aurais quarante ans et ainsi de suite, jusqu’à ce que je sois un vétéran, s’il plaît à Dieu. Juste de courtes pensées. Mais regretter amèrement la jeunesse au point de faire des trucs de dingues pour essayer de la garder, c’est pas moi ça. Qui ne souhaite pas mourir jeune doit accepter de vieillir, c’est indiscutable.

Parce-que…

D’abord longue vie rime obligatoirement avec vieillesse, dans la mesure où les années qu’on cumule, finissent par nous péser sur les épaules. Elles pèsent tellement lourd, qu’on finit par s’épuiser. Le temps nous dégrade. On voit la passerelle entre la jeunesse et la vieillesse. C’est là que tout se complique car on refuse parfois de l’emprunter. (On se rend pas compte que tout ce qu’on fera, nous rendra plutôt ridicule au yeux des gens, au lieu de nous rendre cette jeunesse tant convoitée). Les actes sont multiples pour essayer de stopper le troisième âge: On se noircit les cheveux pour cacher les quelques uns qui commencent à devenir blancs. Certains essaient de s’habiller à la mode pour paraître plus jeunes, d’autres encore préfèrent faire recours à la chirurgie esthétique, ou beaucoup de sport. Beaucoup de tentatives qu’on sait pourtant inutiles. Inutiles car notre miroir finira par toujours nous rappeler que si nous refusons d’aller à la vieillesse, elle viendra à nous.


Être un escroc au Mali : Erreur nationale !

Moi?attendez, vous voulez dire hypocrite ou escroc. Menace théoriste.fr
Moi ? Non…mais attendez, vous voulez dire hypocrite ou escroc ? Menace théoriste.fr

 La confiance n’exclut pas le contrôle, dit-on. On ne sait jamais. Avant d’écrire sur le sujet alors, je vérifie d’abord. Le mot peut être polysémique sans que je ne sache jamais. Ce qui ne serait d’ailleurs pas un problème dans la mesure où la vie est un éternel apprentissage.

Je jette alors un coup d’œil dans le dictionnaire posé sur ma table de travail juste en face de moi (un dictionnaire que j’ai, je ne sais plus depuis quand.) E, es.. es… esc, escr… enfin escroc. Ahmadou kourouma avait dit du Petit Robert qu’il avait les foutaises dans son œuvre « Allah n’est pas obligé« . Je n’avais pas pris cette déclaration au sérieux jusqu’à aujourd’hui. Je me rends compte qu’il a vraiment les foutaises. Oui, je le confirme maintenant. Regardez moi ce petit Robert et ce qu’il me sort comme définition du mot « escroc ».

Escroc : Quelqu’un qui commet une escroquerie 😂

Ah ah ah !!! Vous ne vous marrez pas ? Moi en tout cas, j’ai bien rigolé à la vue de cette explication. Je l’ai rapidement fermé, ce trop jeune Robert. Allons consulter son grand frère, sinon, le petit robert, tout comme son nom l’indique, est trop petit pour me satisfaire. Finalement je m’en sort avec une seule définition. Celle que j’avais en tête. Pas de polysémie.

Le mot escroc est employé pour désigner quelqu’un qui se sert de moyens frauduleux pour manipuler autrui afin d’obtenir quelque chose de lui.

Si on veut l’expliquer simplement sans faire du « petit-robertage* » bien-sûr.

Si le français qui est propriétaire de sa langue, de son « escroc », le définit ainsi, l’Africain le Malien, lui, le conçoit autrement.

Au Mali

Mêlez-vous de ce qui ne vous regarde pas et automatiquement l’on vous appelle escroc. Parler dans le dos d’autrui, et vous devenez un escroc. Si vous n’êtes pas habitué, c’est clair que vous serez perdu. Mais ne paniquez pas. Surtout si vous savez que vous n’avez escroqué personne. On vous l’a dit parce que vous avez surement fourré votre nez dans des affaires, autres que les vôtres.

Ce qu’on appelle hypocrite, commère ou bien rapporteur, ailleurs, s’appelle escroc chez moi au Mali. De passage, faite un micro-trottoir pour le vérifier. C’est un constat que j’ai fait depuis que je suis au Mali et finalement je me suis posé la question de savoir comment cette erreur a pu perdurer à ce point, pour devenir une sorte de définition exact, sans que personne n’en parle. Une définition à laquelle la majorité s’accroche avec une telle insouciance qui fait que parfois lorsque j’emploie le terme « hypocrite » dans le sens que lui donne le blanc, je me demande si j’aurais pas mieux fait de dire escroc, par peur de n’avoir pas été compris.

Emprunter un mot est-il un problème? Non…Je ne crois pas!

 Dans presque toutes les langues aujourd’hui, nous trouvons des mots empruntés à d’autres langues.

Parking, Football, night club, Cool, qui sont employés par le français, appartiennent à l’anglais. Challenge, Proud, Very…de l’anglais, à la base, sont des mots d’origines françaises. Vous constaterez aussi qu’en Kabyle et maghrébin, on emploie Machina et tomobile, qui sont des deformations dues à l’accent arabe de machine et automobile. Jupe, bougie, magasin pour ne citer que ces trois, en revanche, ont leur origine chez nos amis Arabes. Le « nouchi »  de la Côte d’Ivoire par exemple n’est rien d’autre qu’un mélange de toutes les langues.

Un ivoirien peut te dire:

-Je suis en train de Bara.

Un autre, pour transmettre la même idée, te dira:

-Je suis en train de work.

Ce qui ne cause pas de soucis dans la mesure ou Bara du Bambara et Work de l’anglais signifie tous les deux, travailler en français.

Ces emprunts sont dus au faite que la communication évolue en même temps que le monde. Pour ma part, je trouve cela très intéressant et important pour les échanges vue que leur veritable handicape demeure la langue. Emprunter un mot n’est donc pas un soucis.

 Le soucis c’est

lui retirer sa définition pour l’octroyer une autre. Le français a emprunté le mot Week-end à l’anglais tout en tâchant de garder son sens. Ce mot composé de Week qui est semaine et end qui signifie fin n’est pas utilisé pour désigner le début ou le milieu, mais évidemment la fin de semaine.

 Je ne suis pas un french boy d’accord, mais

J’adore cette langue tout comme j’adore mon Bambara. Si un français emploie « Malo » pour parler de la viande, j’ai le devoir de lui dire, non! cher ami, la viande s’appelle plutôt « Sogo ». Malo signifie « riz ». C’est dans cette même optique que j’essaie de défendre le mot escroc sans pour autant vouloir impressionner qui que ce soit.

J’en parle car je sais que si l’ignorance tue, le silence aussi.

Petit-robertage:  Relatif au petit robert selon moi-même.


Côte d’Ivoire : manifestation rime-t-elle avec pillage ?

Ce qui se passe en Côte d’Ivoire ces deniers jours ne pouvait en aucun cas me laisser indifférent. En effet, mon lien avec ce pays est d’autant plus fort qu’il a fallu que je bondisse sur mon clavier pour apporter ma petite part de réflexion sur le problème.

Je l’ai quitté juste un an après la première investiture du président ADO. Je ne peux donc pas vraiment me prononcer sur cette histoire de cherté de la vie dont on parle, car je ne l’ai pas vécu. En revanche, à chaque fois que je téléphone en Côte d’Ivoire (vu que j’ai ma famille là-bas), j’entends la même chose. Je dis bien: A CHAQUE FOIS. Les parents comme les amis, tout le monde me raconte à quel point la vie en Côte d’Ivoire est devenue difficile. Les gens pleurent, les estomacs crient famine et les Ivoiriens qui arrivent à manger trois fois par jour se comptent sur les doigts d’une main. Bizarre… Comment quelqu’un qui avait pour slogan « La solution », peut-il tout d’un coup devenir le problème ? Un véritable paradoxe non ? Peut être qu’il n’y a tout simplement pas de solution sans problème tout comme il n’y a pas de problème sans solution😀

Les manifestants face aux forces de l'ordre à Daloa. Image, imatin net
Les manifestants face aux forces de l’ordre à Daloa. Image, imatin.net

Certes, le président ADO est à féliciter pour tous les chantiers de construction qui pleuvent partout sur le territoire ivoirien. Mais, d’après les Ivoiriens eux-mêmes :

« Est-ce que c’est ça on mange ?« 

Les Ivoiriens se sont finalement dit que le silence pouvait les conduire au cimetière. La C.I.E. (Compagnie Ivoirienne d’Electricité) est la principale accusée. La population trouve que le coup de leur facture s’élève un peu trop. Ce dernier motif sera celui qui conduira à la dérive.

A partir du 19 juillet, une tempête d’indignation avait alors frappé les villes de Yamoussoukro et Daloa ensuite, pour se répandre après dans d’autres grandes villes comme Korhogo, Tiassalé en passant par Grand Bassam… Ce vendredi 22 juillet, c’est la ville de Bouaké qui, à son tour, n’a pas échappé aux manifestations.

Quelles manifestations ?

La question restera posée ? Non non non, nous allons y répondre.

Si certaines personnes avaient juste envie de crier leur ras-le-bol afin que le gouvernement se penche sur le problème de « Vie difficile », d’autres, comme toujours, nourrissaient de sales desseins parmi les manifestants. À Bouaké ce vendredi, ces partisans de la bêtise ont pillé les biens publics et privés. Des banques, le commissariat, la maison du maire de Bouaké, la sous-préfecture, des magasins et beaucoup d’autres biens publics et privés ont été vandalisés.

La banque INSIA de Bouaké, saccagée et pillée. Image, imatin.net
La banque NSIA de Bouaké, saccagée. Image, imatin.net

Quoi de plus honteux ?

A-t-on besoin de saccager, voler, pour montrer qu’on est indigné ? Non, pas du tout. Manifestation ne rime pas avec pillage.