Le pire des paradoxes: Avoir peur de vieillir, en refusant de mourir jeune.

Article : Le pire des paradoxes: Avoir peur de vieillir, en refusant de mourir jeune.
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31 juillet 2016

Le pire des paradoxes: Avoir peur de vieillir, en refusant de mourir jeune.

True or false? Artdevieillir.com
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Depuis que je suis rentré dans la vingtaine, j’ai compris à quel point le temps était notre compagnon le plus précieux et le plus dangereux en même temps. Ce matin encore, mon miroir m’avait dit: « regarde ton menton… » J’ai dû une fois de plus raser ce tas de poils appelé barbe, sachant pourtant qu’il reviendra au galop.

Hier soir, à la vue d’un doyen qui avait beaucoup de peine à se déplacer avec sa canne, un de mes amis avait déclaré:

-Putain, c’est difficile et moche la vieillesse!

Tu ne veux pas vieillir ? Je lui ai demandé.

-En tout cas, ce n’est pas intéressant.

-Tu n’as pas répondu à ma question.

Comme réponse il me sort:

-Je n’ai pas le choix.

-Si, tu as le choix.

-Comment?

-Si tu ne veux pas vieillir, bah demande à Dieu de te rappeler dès maintenant tout simplement

. Il m’a dévisagé avec un juron à l’appuie comme pour me dire que j’essaie de jouer les durs alors qu’au fond j’avais aussi peur de vieillir.

Je sais qu’on ne peux pas jouer un double jeu avec le temps. Les jeunes et les presque vieux doivent le savoir. Si pour certains être vieux est une maladie, j’ai un remède pour eux: Mettez vous la corde au cou dans votre jeunesse, bande d’inconscient! Il n’y a rien de plus insensé que refuser de vieillir.

Je m’en vais vous le démontrer

L’évidence

J’ai passé l’enfance. J’ai passé l’adolescence. Je suis un jeune à présent. Oui j’ai grandi aujourd’hui, je peux l’affirmer. Être vingtenaire ne peut qu’être un honneur pour moi qui ne connais pas Peter Pan, encore moins son syndrome. Je suis forcément nostalgique de ma petite enfance, c’est clair. Clair et tout à fait normal. C’est juste que je me dis: réclamer encore cette tendre partie de mon vécu serait simplement égoïste. Si des générations sont passées pour que je sois là, c’est tout à fait logique que ma génération aussi passe pour que d’autres arrivent. Voici ma philosophie de l’âge. J’ai pas peur de grandir encore moins de vieillir. J’attends sereinement la trentaine en sachant déjà qu’elle viendra et passera tout comme mes dix ans sont passés, tout comme mes dix huit ans sont passés. Et en soufflant ma trentieme bougie, j’aurais une courte pensée pour ma pauvre vingtaine qui serait déjà allée pour ne plus revenir. Pour la trentaine aussi à son tour, quand j’aurais quarante ans et ainsi de suite, jusqu’à ce que je sois un vétéran, s’il plaît à Dieu. Juste de courtes pensées. Mais regretter amèrement la jeunesse au point de faire des trucs de dingues pour essayer de la garder, c’est pas moi ça. Qui ne souhaite pas mourir jeune doit accepter de vieillir, c’est indiscutable.

Parce-que…

D’abord longue vie rime obligatoirement avec vieillesse, dans la mesure où les années qu’on cumule, finissent par nous péser sur les épaules. Elles pèsent tellement lourd, qu’on finit par s’épuiser. Le temps nous dégrade. On voit la passerelle entre la jeunesse et la vieillesse. C’est là que tout se complique car on refuse parfois de l’emprunter. (On se rend pas compte que tout ce qu’on fera, nous rendra plutôt ridicule au yeux des gens, au lieu de nous rendre cette jeunesse tant convoitée). Les actes sont multiples pour essayer de stopper le troisième âge: On se noircit les cheveux pour cacher les quelques uns qui commencent à devenir blancs. Certains essaient de s’habiller à la mode pour paraître plus jeunes, d’autres encore préfèrent faire recours à la chirurgie esthétique, ou beaucoup de sport. Beaucoup de tentatives qu’on sait pourtant inutiles. Inutiles car notre miroir finira par toujours nous rappeler que si nous refusons d’aller à la vieillesse, elle viendra à nous.

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