issbill


L’histoire du décisif selfie avec le président Hollande avant sa décision de partir de l’Élysée.

La prochaine élection présidentielle française aura lieu les 23 avril et 7 mai prochain. Cette nouvelle course à l’Élysée me fait particulièrement penser à quelqu’un. Au président sortant, monsieur François Hollande qui avait annoncé le premier décembre dernier qu’il ne briguera pas un second mandat. Une décision sage que je salue au passage. Je pense précisément au selfie qui nous lie désormais. Un selfie ce n’est peut-être pas grande chose mais il nous lie quand même.  Ah oui, je fais le malin ! À mon retour de Madagascar, j’ai été assommé de beaucoup de questions : « Issouf, nous avons vu ton selfie avec le président Français, comment tu as fais? » où encore « Iss Bill, cool votre selfie avec Hollande, ça n’a pas été facile de l’avoir j’imagine ? » Et oui, l’aventure pour arracher ce selfie était rocambolesque.

C’est avec beaucoup de joie que nous avons appris la nouvelle. Au soir du troisième jour de formation à Madagascar, Julien le bot, journaliste à Rfi et formateur, après une rude journée, avait balancé à toute l’équipe :

Nous aurons la visite du président François Hollande ce vendredi.

Les visages aussitôt s’illuminèrent. Le président Français, venir nous rendre visite et non le contraire ! C’était émouvant. La gaieté que m’a procuré cette nouvelle, la plus inattendue jusque là, était trop énorme. J’avais le sourire aux lèvres durant tout le trajet, dans le bus qui nous ramenait à l’hôtel, j’étais comme un malade mental. J’étais tellement surexcité que du coup, une idée se logea dans ma cervelle. S’il arrive, le président, je fais tout mon possible pour me taper un selfie avec lui. Génial comme idée non ? Un selfie avec l’une des plus grandes institutions, ce n’est pas négligeable quand même !

Arrivé à l’hôtel, lors du dîner dans le restaurant juste en face, j’avais les idées orientées vers mon futur selfie pendant que les mâchoires de Zébuvores¹ faisaient d’énormes bruits. J’étais surtout embêté par ceux des Zébuvores qui prenaient leur dîné en haut. Pendant que nous avions des projets de selfie avec des présidents, eux, traînent plutôt des projets de tapages nocturnes dans un restaurant qui était calme avant leur arrivée. Parlant de ce restaurant, j’ai vraiment kiffé leur service. A la prochaine pour un nouveau Mondoblog camp. Simon, Camille et tous les autres, vous avez intérêt à faire en sorte qu’on y retourne. Nostalgique, je suis déjà. Je parlais de quoi là ? Heu…Ah oui, de mon selfie présidentiel et des fouteurs de troubles.

Le jour de la visite du président arriva. L’espace Mondoblog qui devait regrouper normalement que nous, les blogueurs et les formateurs, afin qu’on puisse bien profiter de cette présence Hollandaise, était pleine à craquer de monde. Les questions aussitôt se sont abattues sur monsieur le président après l’introduction de Julien. J’étais à sa gauche, à coté de mes amis blogueurs. J’ai essayé de me faufiler dans la foule pour être plus proche de lui afin d’avoir plus de chance. À peine j’avais fait un pas que quelqu’un me recala. C’était sûrement l’un de ses gardes rapprochés, je me suis dit. J’ai essayé de contourner mais recalage encore. J’ai compris qu’il fallait braver vents et marées pour l’avoir, ce putain de selfie. Je guettais la moindre occasion.

J’ai essayé entre temps, mille et une positions en me retournant par-ci par-là, afin de l’avoir dans mon champ de selfie, hélas! A chaque shot, une tête venait tout gâcher. J’étais mal barré.

Après avoir fini, le président qui n’avait pas assez de temps, voulait s’en aller lorsque j’ai crié à la manière du foutage de trouble de mes amis, lors des dîners.

Monsieur le président, une photo s’il vous plaît !

Comme par miracle, le président s’est retourné. Les gardes avaient compris qu’il m’autorisait à l’approcher. Mon téléphone était déjà sur appareil photo. Prêt comme jamais. Je voulais tranquillement faire mon selfie quand la pression de la foule s’en mêla. Une, deux, trois, quatre, plusieurs têtes. La bousculade occasionnée par ces têtes, côcô² de selfie, fit tomber mon téléphone à terre. La crainte s’empara de moi. Hollande allait partir si je prenais du temps, je le savais. Et comme par miracle numéro deux, voici Guillaume Djondo juste à côté, prêt aussi.

-Vas y frangin, prends le selfie, c’est maintenant ou jamais. m’écriais-je

Le blogueur à la plume parlante essaie un premier qui ne marche pas. Olala, c’est perdu, je me suis dit. Le président par humilité accepta qu’on fasse un second qui cette fois-ci fût dans la boîte.

Voici le résultat ci dessous

Le selfie!( Innocent et Guillaume devant, aux anges comme jamais. El Hadj Boubacar, Fabrice et Annadjib derrière moi en mode » vous ne le ferez pas sans nous ». Crédit photo: Guillaume Djondo

Merci monsieur le président, nous dîmes

Merci, dit-il simplement avant de s’en aller avec sa délégation.

Bien que flou, nous étions très heureux d’avoir pris une photo avec ce monsieur qui, une semaine après, prît une décision sage et historique vis-à-vis de la France et du monde entier.

Explication des mots

Zébuvore: Quelqu’un qui a toujours du zébu au menu. (mot inventé par les mondoblogueurs lors du XVI sommet de la Francophonie à Madagascar pour se taquiner, suite à la remarque concernant le fait que la viande de Zébu est prédominante dans la gastronomie Malgache.)

Côcô: Profiteur, dans le langage familier. ( Beaucoup employé en Afrique de l’ouest, surtout en cote côte d’Ivoire.)


Le chrétien dans le regard du musulman au Mali

90% de la population malienne est de confession musulmane. Seulement 5% de cette population est Chrétienne tout comme l’animisme qui compte aussi 5% de fidèles. Quels sont les rapports que certains chrétiens, en tant que minoritaires, entretiennent avec les musulmans de leur voisinage? Le respect de la religion de l’autre est-elle une réalité au Mali?

 

Abel. Jeune chrétien, habitant le quartier Hippodrome (commune 2 de Bamako)

« J’ai déjà eu des discussions avec des gens qui n’ont aucune notion du respect de la foi d’autrui »

Abel Agblevo est un jeune Togolais de 22 ans. Il est chrétien catholique résidant au Mali depuis l’âge de 6 ans. Tout son entourage est musulman. Son meilleur ami, Mamadou Touré aussi. Leur amitié date de presque 10 ans et Abel confit n’avoir jamais eu de soucis avec ce dernier concernant les questions religieuses. « C’est vrai que nous faisons parfois des débats très mouvementés mais, dans le plus grand respect de nos croyances respectives. L’objectif est plutôt le partage et non le fait de vouloir imposer sa religion à l’autre. J’ai déjà eu par contre des discussions avec d’autres personnes qui sont plutôt un peu extrémistes sur les bords. Qui n’ont aucune notion du respect de la foi de l’autre. Généralement j’évite de trop parler avec eux. Heureusement qu’il y a des personnes comme Mamoudou qui ne trouve pas de mal au fait que je sois chrétien dans un pays à majorité musulmane. »

 

Abel et Mamoudou, respectivement Chrétien et musulman mais inséparables

« Dieu est unique, ce sont les opinions qui divergent »

Mamoudou souligne qu’il blâme d’ailleurs son ami des fois quand celui-ci ne va pas à la messe du dimanche. « Il y a certains dimanches où je le vois trainer, tout flemmard, au lieu d’aller à l’église. Quand c’est le cas, je l’oblige à y aller ou je le blâme si l’heure de la messe est déjà écoulée. Je suis malien, maraka et musulman, Abel est chrétien mais je ne vois pas en quoi cela peut-être un frein à notre amitié. Dieu est unique, ce sont les opinions qui divergent. » Rajoute-il. C’est l’harmonie totale entre les deux malgré leur différence religieuse.

« On dit du Mali qu’il est un pays laïc tout en oubliant que la laïcité, c’est aussi accepté l’autre avec sa religion »

 

Monsieur Lamine Calvin Dabou. Fidèle de l’église évangélique la réconciliation, sise en Commune 5 de Bamako

Monsieur Lamine Calvin Dabou est un Malien, originaire de Ségou et natif de Sikasso. Il est chrétien depuis sa petite enfance. L’homme habite à Baco djicoroni golf, sis en Commune 5 de Bamako. Fidèle de l’Église évangélique la réconciliation. Monsieur Lamine, enseignant de formation, dit avoir rencontré pas mal de difficultés en tant que  Chrétien au Mali. « Des malentendus, depuis mes années du lycée à maintenant, m’ont maintes fois opposé à des musulmans qui m’ont toujours craché à la figure que je suis dans le faux et que la meilleure religion serait l’islam. Une situation qui parfois met mal à l’aise et montre que la liberté de croyance est un leurre au Mali. Le brassage religieux n’existe pas vraiment ici et c’est regrettable. Vous remarquerez que même lorsque les chrétiens et musulmans doivent se rencontrer pour des échanges interreligieux, chaque groupe est de son côté au lieu de se mélanger. On dit pourtant du Mali qu’il est un pays laïc tout en oubliant que la laïcité c’est aussi accepté l’autre avec sa religion, sans le dédaigner. »

L’homme, lors de son témoignage a souligné qu’il y a en revanche des musulmans qui n’ont pas de problème avec cette différence de religion et qui se comportent très bien avec les chrétiens. « Bien que ce problème existe, il faut avouer que beaucoup de musulmans maliens en revanche, n’ont pas de soucis avec les chrétiens et se comportent très bien avec eux. J’ai plusieurs amis musulmans qui sont compréhensifs. »

« Il n’y a pas assez de chrétiens au Mali. Cette situation crée donc un certain complexe de supériorité de la part de bon nombre de nos frères musulmans »

Monsieur Chaka traoré, musulman, réparateur et vendeur de pièces détachées pour vélo

Monsieur Chaka Traoré est un trentenaire musulman, originaire de kolondieba. Il habite garantibougou et exerce le métier de vendeur de pièces détachées. L’homme dit reconnaître que le chrétien est parfois mal vu au Mali par le musulman et que cela est déplorable: « Chacun est libre de suivre la religion qu’il veut.C’est une question de conviction et non d’influence ou d’obligation. Si personne ne nous empêche d’être musulmans, nous ne devons pas en retour empêcher qui que ce soit d’être chrétiens. Il y a peu de chrétiens au Mali, c’est pourquoi certains musulmans se comportent ainsi, en trainant ce complexe de supériorité. Un musulman n’a pas plus de valeur qu’un chrétien et vice versa. Et le fait que nous soyons nombreux ne nous donne pas le droit de ne pas considérer les autres. »

Monsieur Chaka demande beaucoup de modérations de la part de ses frères musulmans en rappelant tout comme Monsieur Calvin Dabou, que le Mali est un pays laïc. Le respect de la religion de l’autre est donc indispensable pour une véritable cohésion sociale.


Quand les jeunes africains s’organisent pour le développement et l’émergence

L’Organisation des jeunes Africains pour le développement et l’émergence (OJADE).

La première fois que j’ai entendu parler de ces jeunes « intellectuels » aux objectifs immenses (et pleins de devenir pour notre belle Afrique), ma première pensée à été de chercher à les rencontrer afin de mieux cerner leur combat, qui à mon avis ne devrait pas se limiter uniquement à la définition du sigle. Par coïncidence, un de mes amis est ami d’un des membres de l’organisation. Et comme l’ami de mon ami est mon ami, je rencontre Enock Oula grâce à mon ami médecin et rappeur Oxy fruc lors d’une journée de lutte contre la poliomyélite dont la conférence se tenait à la salle du Ciné Babemba de Bamako. En l’espace de quelques heures, une discussion pleine d’idées et d’argumentations en faveur du changement véritable et du développement de l’Afrique naît entre trois jeunes aux objectifs communs pouvant intégrer un grand ensemble appelé « évolution ». Je découvre enfin l’Organisation des jeunes Africains pour le développement et l’émergence (OJADE) et sa grandeur. L’OJADE et sa combativité. L’OJADE et sa vision énorme qui tout de suite me drague, me dit : rejoins-moi. Je promets sans hésitation à mon nouvel ami d’être aux prochaines réunions de l’organisation. Je n’avais pas le choix. Ça respirait l’évolution. Et je veux évoluer, moi!

Le 24 décembre dernier, prévenu par téléphone, je me suis rendu à la réunion qui s’est tenue à la tour d’Afrique. J’ai eu la chance de redécouvrir L’OJADE à travers la prise de parole du secrétaire général qui a présenté l’organisation et ses raisons d’être de façon détaillée. Beaucoup de nouvelles têtes (comme moi), avaient entendu parler de L’OJADE et étaient venues pour découvrir l’organisation et peut-être même l’intégrer.

Réunion de l’OJADE à la tour d’Afrique(Bamako), Crédit photo Enock Oula.

Ce point qui m’a marqué

A l’ordre du jour, un point assez important m’a marqué et je crois que c’est indiscutablement celui-là qui m’a poussé à faire ce petit billet sur cette organisation. Le point en question est l’échange sur les assises africaines au sujet de l’économie verte à Ouagadougou dont le thème est : « la jeunesse face aux changements climatiques, quelles solutions à travers l’économie verte ? » Un débat assez houleux mais très enrichissant, à pris place pendant un bon moment. Le problème était pertinent, interpellant. Des jeunes qui, au lieu d’aller faire la fête, décident de s’asseoir pour échanger sur une question aussi inquiétante et importante que celle du changement climatique ! J’étais bluffé. Pas parce que c’était vraiment impressionnant mais parce que j’étais sur place pour voir toute l’ambiance et le statut de citoyen d’Afrique dans lequel ils le faisaient. Nous avons tous eu la chance de présenter notre modeste petit savoir sur la question afin d’avoir ensemble des axes convenables pour que cette assise Africaine – qui doit se tenir en cette année 2017 au Burkina – soit une réussite. Cette réunion m’a permis de comprendre qu’il y encore des jeunes qui croient vraiment au changement bien que le désespoir prenne du terrain.  L’OJADE a une force et cette force réside dans sa foi. Elle réside dans la considération qu’elle accorde à la jeunesse qui, nous le savons, est l’avenir d’une nation.

 

Les jeunes de l’OJADE-Burkina, photo OJADE-Burkina

 

Le plan d’action de l’OJADE est vaste et vise presque tous les domaines

L’OJADE travaille afin que les jeunes comprennent l’importance d’entreprendre, car nous savons que le chômage est une réalité, y compris dans les pays dits développés. Après l’entrepreneuriat, le processus de paix et de sécurité durable est aussi l’une de ses priorités. L’OJADE s’inquiète aussi de la situation des gamines qui, jusqu’aujourd’hui, sont victimes de mutilations génitales. Cette pratique, difficile à éradiquer dans une société où la tradition est très ancrée, devient une cause d’inquiétude constante et demande vraiment un redoublement d’efforts pour pouvoir lutter efficacement. L’éducation fait aussi partie de ses préoccupations, car l’Afrique a vraiment besoin d’un système éducatif de qualité. L’OJADE appelle par ailleurs les chefs d’États à soutenir le développement et l’implémentation d’un cadre stratégique régional et continental sur la jeunesse ainsi que sur la paix et la sécurité, pour renforcer les efforts contre la menace sécuritaire, l’intégrisme violent et l’émigration. Ces jeunes gens sont aussi inquiets en ce qui concerne la désertification, l’un de ces problèmes majeurs que subit l’Afrique du nord. La planification familiale en milieu communautaire fait partie de leur combat, ainsi que de nombreux autres sujets. Cette liste est donc loin d’être exhaustive !

Logo de l’OJADE, crédit photo, OJADE MALI

L’OJADE n’est pas une organisation d’un seul pays africain avec des membres d’une seule nationalité mais elle regroupe des jeunes venant des quatre coins du continent. Maliens, Béninois, Togolais, Sénégalais, Guinéens, Ivoiriens et j’en passe… En plus de cela, elle est représentée dans différents pays par un un bureau exécutif. La jeunesse est au centre de ses intérêts. Une organisation de jeunes africains par la jeunesse Africaine et pour les jeunes africains.

Je dépose ma plume ici. Courage à nous ! C’est l’Afrique qui gagne.


Sommet Afrique-France : les deux jours passeront, le Mali restera

Nous sommes à quelques heures du sommet Afrique-France. Bamako ne deviendra pas Paris du jour au lendemain mais, il serait honnête de reconnaître que les travaux ont été accélérés. Ces travaux sont certes, loin d’être achevés mais la capitale malienne, grâce à ce sommet, a bénéficié d’une bonne petite toilette. Quelque chose qui manquait véritablement : bitumage et réhabilitation de plusieurs voies publiques qui jusque là étaient dégradées et poussiéreuses. Agrandissement de l’aéroport international Bamako-Sénou, rebaptisé Aéroport international Modibo Kéita. Caniveaux nettoyés et débouchés ainsi que beaucoup d’autres travaux d’infrastructures et d’assainissements. Tout cela fait que, même si le président IBK est loin de faire l’unanimité, le chapeau lui doit être tiré en espérant que les travaux inachevés ne seront pas abandonné après le sommet.

La nouvelle façade de l'aéroport international de Bamako
Aéroport international président Modibo Keita(nouveau bâtiment à côté de l’ancien). Crédit photo, Maliactu.net

Ce rendez-vous international, nous l’espérons, sera une occasion pour toutes les personnalités qui effectueront le déplacement (plus d’une quarantaine de chefs d’États et de gouvernements), de débattre des problèmes sérieux comme par exemple celui du terrorisme qui est désormais l’affaire de tous.

Le sommet, bien que visant de beaux objectifs, n’est malheureusement pas le bienvenu pour beaucoup de maliens. Les affiches publicitaires de l’événement déchirées et les coups de gueules de certains artistes en sont la preuve. Le problème n’est pas le sommet en lui même mais plutôt le coût élevé des préparatifs, qui, selon certains points de vue aurait pu servir à autre chose que ce sommet qu’ils qualifient de « rendez-vous de gaspillage ».  Beaucoup n’arrivent pas à concevoir le fait qu’on puisse se permettre d’investir des milliards dans une rencontre de seulement 2 jours. S’il le fallait vraiment, pour que ce sommet soit un sommet digne du nom, il va en revanche falloir qu’on répondre aux questions qui sont les plus importantes aux yeux des maliens.

Ce sommet sera t-il une solution à la crise territoriale que connait le Mali? Nous dira t-on si Kidal fait partir du territoire Malien ou pas ?

Les problèmes des routes, de l’eau potable ainsi que la question des centres de santé, tous ces points qui sont essentiels et qui rendent la vie difficile dans les zones rurales, seront-ils abordés pendant le sommet ?

Parlera -t-on des 200 000 emplois promis par IBK pendant sa campagne électorale ?

Master Soumi, artiste rappeur malien très engagé, voudrait savoir si le dispositif sécuritaire installé avant le sommet restera après le sommet.

Après les deux jours que se passera t-il ? Voici les préoccupations véritables des maliens.
Les deux jours du sommet passeront mais le Mali restera.


[Mondochallenge]-La drague

Pour le premier mondochallenge, on nous impose le thème suivant : la drague.

Un peu vague je trouve, mais bon, je raconte ce que je veux pourvu que ça plaise, que ça paraisse moins vague. Pourvu que ça rode autour du sujet comme une hyène autour d’un cheptel, que ça drague. Je ne serai pas long parce qu’on n’a pas besoin d’un roman à l’oral pour emballer. (Un bon dragueur ne parle pas trop). Quelques mots suffisent. Et ces « quelques » mots, dépendent de qui nous avons en face de nous simplement. Tu ne vas tout de même pas parler à une lionne comme on parle à une biche ! Tu vas te faire dévorer mec ! Face à une folle il te faut des manières et un champ lexical psychiatrique. Et s’il t’arrive de devoir draguer un ouragan, ramène avec toi le tonnerre. Apprends à connaitre la meuf et vis son monde, partage ses aspirations. Avec Samantha par exemple, une poignée de poèmes bien rimés devrait être largement suffisants😉 (je rigole😂😂😂.) C’est juste une passerelle pour vous montrer l’importance de l’humour pendant la drague. Très essentiel.

Ne juge pas. Une meuf peut te donner une impression très différente de sa véritable nature. Les bambara disent que l’âne qui ressemble au cheval mais n’est pas son fils. Tu vas te faire griller comme du poisson thon si jamais tu te réfères à ce que Fedna raconte sur son blog pour lui balancer à la figure une phrase du genre: « une bonne partie de jambe en l’air, ça te dit? »

Le respect est donc capital. Pour les filles, c’est une preuve essentielle qu’on mérite d’être l’élu d’un cœur. Mais cela ne signifie pas qu’il faut faire le stressé au point d’avoir peur d’adopter une attitude sans franchise. Si elle se comporte à la « Jerry » rappelle lui tout de suite que tu n’es pas « Tom ». 

Être prétentieux,bavard, jouer le gars qui connait tout est inutile.

Les meufs détestent ce caractère. Ferme ta gueule quand tu n’as rien à dire frangin ! Conseil d’un frère. Si jamais elle veut savoir un truc sur toi, elle te demandera. Sois donc tranquille car elles savent que lorsque ça aboie, ça ne mort pas. Ça pourrait t’éviter de te retrouver en train de parler de « De Vigny » en voulant plutôt parler de « De Musset » à cause d’une confusion due au prénom « Alfred » qu’ils ont en commun.

Tu es dans son monde, ne l’oublie pas et va tout doucement, selon son élan. C’est important alors de faire attention à tout ce qu’on lui dit. Les « vraies meufs »( comme tu les aimes) s’en foutent éperdument du fait que tu sois le fils d’un tel ou d’une telle. Que tu sois beau comme un dieu ou riche comme Kankou Moussa. Elle veut te connaître( tes opinions, ton caractère, ta culture, voilà frangin.) Et surtout savoir si tu donnes de la valeur aux femmes. Fais donc gaffe à la vantardise pendant que tu dragues. Elle peut t’attirer le ridicule. Tu me diras certainement qu’il ne tue pas. Moi aussi je connais l’adage. Mais il nous retire des points. Et c’est très dangereux de perde des points lorsqu’on est en conquête amoureuse. Si jamais elle s’aperçoit que tu lui mens, tu es mort dans le film. Certaines sont parfois mystérieuses, difficiles à cerner mais rassures toi, pas « impénétrables » comme les voies du seigneur😉 . La patience est aussi une belle arme. Les caprices exagérés de filles sont parfois de simples textes. C’est toi qui drague donc accepte tout mon pote. Par l’expression « accepte tout », n’entends pas « sois bête » mais plutôt « sois indulgent. » Si tu l’aimes pour de vrai, ne lui mets pas la pression.ça viendra tout seul. La drague n’est cependant pas une science exacte comme les maths.Tout dépend en vérité du dragueur et de la convoitée.

J’ai dis que je ne serai pas long et je me surprends en train de l’être. Je m’arrête mais bien avant retenez que pour avoir plus de chance, c’est indispensable d’être « soi même » . Le naturel plaît et retient plus. C’est aussi mieux d’être honnête et attentionné. Les meufs ont juste besoin d’amour, rien d’autre.


Oumou, la bonne trop bonne (onzième partie)

Oumou, comme une fille du trottoir s’exécuta. Le match sans arbitre commença aussitôt. Les caresses, bouche-à-bouche autres que ceux qui réaniment, gémissements et acrobaties prirent place. Le lit commençait à tanguer comme un bateau à la mer. Un véritable duel semblable à une finale de coupe du monde se jouait entre les quatre murs de l’hôtel. S’il avait de l’expérience en la matière, la fille aussi. Elle savait depuis toujours que le mari de sa patronne ne l’aimait pas même s’il le pretendait. Pour lui, elle n’était qu’un objet de désir. Une jeune fille avec laquelle il pouvait juste s’amuser, prendre son pied. Oumou ne s’en plaignait pas dans la mesure où Daouda était aussi une source de revenus pour elle. C’était du « donnant donnant » entre eux. Cependant, l’amour véritable qui était étrangère dans cette relation, avait commencé à naître car l’intimité prenait un dessus considérable. Daouda voulait juste continuer le « donnant donnant » pendant que Oumou voulait autre chose que des parties de jambes en l’air pour des billets en retour. Vous comprenez maintenant pourquoi elle était devenue désagréable à la maison… C’était de la faute de Daouda. S’il n’avait jamais été tenté par le bobara d’Oumou, elle ne se serait jamais permise de manquer de respect à Awa. C’était lui le fautif dans cette affaire. Oumou aussi ne pouvait pas sortir avec le père et le fils en même temps, c’est pourquoi le chat noir d’Alino avait échoué. De plus, il n’était qu’un pauvre étudiant Ali. Que pouvait-il bien lui donner à part du bangalatage? Son père lui, en plus du bangalatage donnait du fric. Oumou qui n’était pas venue à Bamako pour contempler le bitume a donc vite fait un choix, sans calculer. Awa était libre de renvoyer Oumou car lui Daouda, dans les normes, n’avait pas son mot à dire dans tout ce qui concerne le ménage. Elle l’en avait avisé juste par respect qu’une femme doit à son Mari. Monsieur, pour faire perdurer sa bêtise, avait essayé de donner une leçon d’humilité à sa femme. Awa avait pris son mal en patience. Elle n’avait plus rien dit et voilà que l’inconscient continuait à sortir avec Oumou. Il croyait que la fille de ménage ne voulait que de l’argent. Au départ oui, elle ne pensait qu’à cela mais le temps était passé et nous étions très loin de l’époque où Oumou ne comprenait rien. Ce n’était plus la Oumou, villageoise aux yeux fermés. Plus du tout. C’était la Bamakoise, celle là que lui même avait rendu citadine avec tout ce que cela impliquait. Quand Daouda l’avait mis en garde tout à l’heure concernant Awa, elle n’avait fait que rigoler au fond. Qu’est-ce qu’il croyait? Qu’elle avait peur de lui! Mais non, c’était fini la peur! Si seulement il savait qu’il se foutait le doigt dans l’oeil. Oumou avait appris à le connaître et savait qu’il était incapable de faire du mal, même à une mouche. Après plusieurs tirs bien cadrés de Daouda alias Ronaldo face au gardien Oumou alias Fabien Barthez, le derbi prit fin. Le match s’acheva sur un score nul de zéro partout. Daouda, après s’être rhabillé était étonné de voir que Oumou était toujours couchée comme si elle ne voulait pas rentrer. Il alluma une autre cigarette.

-Lève toi, Qu’est-ce que tu attends?

– Je dois te parler aussi.

-Me parler de quoi? Tu as besoin de combien? demanda Daouda.

-Je n’ai pas besoin d’argent, répondit Oumou.
Cette réponse l’étonna. Si elle n’avait pas besoin d’argent, de quoi pouvait elle bien vouloir parler.
Dao prît place en disant
-Ok, parle je t’écoute et fais vite

Oumou, sans tourner autour du pot, le regarda droit dans les yeux en l’apprenant sa bonne nouvelle à elle qui sera surement une mauvaise pour lui.

-Je suis enceinte

À suivre…


Oumou, la bonne trop bonne( dixième partie)

Oumou était dans la cuisine quand son téléphone vibrait dans la poche de son pantalon jean. Elle abandonna la vaisselle, s’essuya soigneusement les mains avant de l’en retirer pour décrocher.

-Allô !
-Trouve moi à l’endroit habituel.

Avait catégoriquement dit la voix sans saluer.

Tu as vingt minutes.
– Je travaille d’abord, reprit Oumou.
-Je ne vais pas le répéter.

Elle voulait répliquer quand la personne, automatiquement raccrocha. Oumou déposa le téléphone juste à côté d’elle pour reprendre sa vaisselle avec nonchalance. Sans se gêner. Vingt minutes bien comptées après, la sonnerie du téléphone l’alertait encore. Elle jetta un coup d’œil sur l’écran pour voir qui c’était d’abord. Le même. Sa décision immédiate fût de ne pas décrocher. Ce qu’elle fît. trente secondes après, le même numéro l’appelait de nouveau.

-Qu’est-ce qu’il veut enfin lui?

Se demanda-t-elle intérieurement. Le téléphone sonna jusqu’à aller sur le répondeur.Elle aurait sûrement prit l’appel vite si elle n’était pas occupée. La négligence était dûe au fait que le boulot l’absorbait. Ce matin là, elle était de bonne humeur pour une raison qu’elle seule connaissait. Et puisqu’elle savait aussi pourquoi on l’appelait et que cela pouvait attendre, elle prenait tout son temps. L’autre là-bas, était sûrement rouge de colère mais Oumou s’en foutait. « Qu’il s’explose si cela le chante », se murmurait-elle toute agacée. Comme d’habitude pour le calmer même s’il était de nature incontrôlable, Elle inventa une petite histoire par SMS

« Dsl, je n’étais pas à côT de mn tel. Je vi1 dans 3/4 d’h »

Trentes minutes plus tard, après des retouches et retournements digne de cet insatiable caractère de femme que nous connaissons, devant la glace de sa chambre, elle était enfin prête pour le rendez-vous. Toujours plus sexy que le mot, avec un haut bien ajusté sur Sa mini jupe qui laissait entrevoir ses luissantes jambes. Les hauts talons n’avaient jamais vraiment été son Kiff. Elle préférait plutôt les chaussures légers de marques « all star » ou tout autre truc du genre en plus des baskets même si, elle savait que ça faisait un peu plus masculin.

En moins de quarante cinq minutes elle était sur les lieux du rendez-vous. Un hôtel restaurant chic de Bamako sis en commune quatre. Il était sur la terrasse, non loin de la piscine. Elle l’aperçu depuis le taxi qui la déposa, le rejoignit, prit place sans être invitée après quelques salutations avec d’autres habitués des lieux.

L’homme, après avoir froidement repondu à sa salutation, emprunta la piste qui mène à leur chambre préférée. Elle le suivit. Une fois entre  quatre murs, il alluma une cigarette, tira une bouffée, la libera pendant qu’Oumou déposait son sac pour se débarrasser de ses chaussures. L’homme, après quelques allers-retours face à la jeune fille qui le trouvait un peu sournois ce jour là, s’assit finalement sur une chaise au lieu de s’asseoir à ses côtés. Lui qui, dès qu’ils étaient en chambre, ne pouvait pas faire deux minutes sans la toucher, était distant ce soir là. Ne l’avait-il pas appelée pour cela…Satisfaire sa libidô comme toujours? Elle se résigna à ne rien dire. Il allait parler. La cigarette à moitié fumée, l’homme commença:

-Écoute moi bien Oumou. Je me dois d’être direct avec toi sans avoir nullement l’intention de te blesser. Je crois que tu dois parfois tenir compte de ma situation vis-à-vis de toi, ma réputation, avant d’adopter certaines manières. Le fait pour moi d’être ton amant, ne te donne nullement le droit de te foutre de ma femme. Tu dois comprendre qu’elle est avant tout ta patronne et non ta rivale, ok. Awa est la mère de mes enfants. Je crois que nous avions été clair depuis le départ. Je te donne tout ce que tu veux et tu dois te mettre en tête une bonne fois pour toute que rien ne nous lie à part quelques parties de jambes en l’air. Ne manque plus jamais de respect à ma femme! Maintenant déshabille toi…

À suivre…

 


Oumou, la bonne trop bonne(neuvième partie)

Daouda, ce soir là, était rentré du boulot plus tôt que prévu. Il n’avait que trois choses en tête: Se laver, manger et dormir. Après le dîner, son lit aussitôt l’interpellait pour un repos bien mérité. La journée avait été rude. Le lendemain était encore plus chargé sur son calendrier. Dormir vite était donc la meilleure option pour une parfaite récupération. Le douanier était sur le lit conjugal, lunettes au yeux, dégustant un roman policier avant que ses paupières s’alourdissent et que Morphée le prenne dans ses bras quand, sa femme se pointa, prit place à l’endroit du lit contigu au mur en laissant entendre d’un ton catégorique.

-Je dois te parler!

Daouda, sans détourner son regard de l’œuvre qu’il lisait, comme s’il était à la partie la plus intrigante, balança à son tour

– De quoi ma femme veut me parler?
– De notre fille de ménage

Daouda, poursuivant toujours deux lièvres à la fois, sa lecture et la discussion avec sa femme, demanda encore.

-Qu’est-ce que Oumou à fait?

-Déposes ce roman d’abord, Dao. Je suis en train de te parler sérieusement.

– Je n’ai pas dis le contraire Awa, vas y parle je t’écoute.

L’homme était trop fatigué et n’avait pas du tout envie de bavarder. Il connaissait cependant trop son épouse pour savoir qu’elle n’accepterais pas de reporter cette discussion. Faire ce qu’elle voulait était donc la seule issue pour avoir la paix. Elle ne disait mot. Sa mine avait changé. Un silence de cimetière d’une quinzaine de seconde régna. Qu’attendait elle? Se demandait-il. Il posa son regard dans sa direction pour savoir qu’elle n’attendait rien d’autre qu’être considérée lorsqu’elle parlait. Il a compris qu’il devait aussitôt déposer le livre. C’était « Le meurtre de Roger Ackroyd » d’Aghata Christie

-Attend moi Poirot, je discute avec ma femme d’abord,

fit-il comme si le détective du roman était la, présent dans la pièce. Awa était toujours silencieuse.

– Bon vas y, parle! Dis moi ce qui ne va pas chérie
-La bonne doit partir, voilà tout.

Laissa-t-elle entendre sans se gêner.

Partir où? Demanda l’homme comme s’il n’avait pas compris.
– D’où elle est venue, qu’est-ce que monsieur ne comprends pas?

Daouda, retira soigneusement ses lunettes avant de répondre

Monsieur ne comprends pas ce qu’elle a bien pu faire pour devoir partir d’où elle est venue, voilà.

– Elle a carrément changé. Oumou ne me respecte plus et j’en peux plus. Elle refuse de faire ce qu’on lui dicte et n’en fait qu’à sa tête. Elle s’est permise de me dire ouvertement la dernière fois qu’elle est fatiguée lorsque je lui ai demandé de faire la cuisine. Tu te rends compte? Je ne sais pas pourquoi elle est devenue comme ça mais, je sais que trop c’est trop.

-Mais, attends Awa. Oumou doit partir juste pour une histoire de « Fait la cuisine. Je suis fatigué »! Ça vaut vraiment le coup? Elle n’aurait peut-être pas dû te le dire, je suis d’accord, mais cela ne constitue pas une raison suffisante pour la mettre à la porte.

Tu la défends

-Je ne défends personne. Répliqua Daouda.

-Bien sûr que tu prends partie pour elle

Mais non, pas du tout. Tu dois juste comprendre qu’elle est ta servante d’accord mais, aussi la fille de quelqu’un d’autre. Va doucement avec elle.

-Suis-je allée fort avec elle? Ne serait-ce même qu’une seule fois? C’est elle qui a adopté une attitude contraire à ce qui nous lie. Je suis sa patronne. Oumou doit me respecter! Elle est payée pour travailler, elle doit donc le faire sans se rebeller.

-Je suis sa patronne, je suis sa patronne! Imita de façon ironique Daouda avant de poursuivre

-Tu n’a pas besoin de le lui faire savoir. Elle le sait déjà. Avec un peu d’humilité de ta part,vous aurez de très bons rapports, j’en suis sur. Maintenant laisse moi me concentrer sur les dernières pages de mon roman.

Tu oses me parler d’humilité, à moi, à cause d’Oumou?

Daouda qui s’était replongé dans sa lecture( dans un état sûrement pas concentré) ne dit mot.

Awa se leva du lit puis balança à son mari en quittant la chambre

-Elle partira dans tout les cas!

-Ou vas-tu?

-Je vais dormir au salon.

Il la laissa partir, pensant qu’elle reviendrai dans la chambre une dizaine de minutes après. Un quart d’heure passé, elle était toujours au salon. Daouda déposa le livre. Il s’était peut-être montré désagréable tout à l’heure mais, du cœur, il en avait. Depuis le seuil de la pièce, il regardait sa femme couchée sur le canapé, les yeux rivés vers la télévision.

-Allez viens chérie. Viens! Je suis désolé pour tout à l’heure.

Balança t-il en s’assoyant sur un fauteuil à trois mètres, derrière elle. Awa garda le silence jusqu’à ce que le douanier, confus, décida de retourner dans la chambre.

À suivre…


Oumou, la bonne trop bonne (huitième partie)

Awa, calme de nature, s’était d’abord abstenue de s’emporter, en espérant que la jeune fille change avec le temps. Oumou, on ne sait habitée par quel démon, devenait de plus en plus insupportable. Elle faisait ce qu’elle voulait et refusait de faire ce qu’elle n’avait pas envie de faire. Simplement, sans se prendre la tête. Tout dépendait de ses humeurs. Ses virées nocturnes continuaient incessamment.

Awa agacée, avait finalement décidé qu’Oumou parte de chez elle. « Je ne peux pas continuer à garder cette impertinente » se disait-elle à elle même. Elle avait beaucoup hésité avant de prendre cette décision mais, cette fois-ci, tout était clair et net dans sa tête. Oumou n’était pas l’unique fille qui pouvait assurer le ménage ici à Bamako. Des bonnes, on en trouve partout et à moindre coût. Alors, il fallait la renvoyer vite fait avant qu’elle ne la fasse regretter de l’avoir employée. Elle attendait juste son mari pour l’en aviser lorsqu’il rentrera du boulot avant de passer à l’action. Elle en avait même parlé avec sa voisine d’à côté qui l’avait vivement encouragée en saluant son intention.

– Ma chérie, tu as pris une très belle résolution. Mets la dehors, avant qu’elle ne te crée des problèmes. Je voulais même te le conseiller.

Oumou était donc un problème pas que pour sa patronne mais aussi pour beaucoup de femmes du quartier

La voisine en question, avait déjà eu quelques prises de becs avec la fameuse bonne trop bonne parce qu’elle avait appris que cette dernière entretenait des relations amoureuses avec son mari. Elle avait même traité Oumou de « Soungourouba« . La bonne qui en réalité était innocente dans cette affaire n’a pas démenti l’accusation. Elle guettait l’amie de sa patronne depuis toujours car elle la trouvait trop « Nafigui« . L’occasion s’étant donc présentée, Oumou avait profité pour essayer d’énerver la dame par des propos choquants.

Elle ne s’était pas laissée faire pendant la dispute et avait en retour dit à la voisine qui l’avait traitée de traînée que ce n’était pas de sa faute si la nature avait été plus généreuse avec elle, avant d’ajouter qu’elle était une femme avant tout.

-Si tu en étais une aussi, comme moi, digne du nom, ton mari n’aurait pas besoin d’aller chercher ailleurs. Cette sougourouba que tu dis, a l’art de s’occuper de ce dernier. Tu devrais donc la respecter. À ta place je ferai mieux de me suicider si une fille de ménage arrivait à séduire mon mari.

La voisine énervée, humiliée par les propos de la jeune fille avait balancé toute une rafale d’injures qui tout de suite avait alerté le quartier. Elle insultait Oumou pendant quelques minutes avant de terminer par ces termes:

– Sale petite bonniche, tu ne perds rien pour attendre.

Elle marqua un moment de répit avant d’attaquer à nouveau. Oumou pendant ce temps contre-attaqua.

-Ton mari aime les femmes sales alors? avait-elle ironiquement demandé avec un petit sourire au coin des lèvres pour relancer la dispute.

La voisine était de plus en plus en rage, bouillante comme une eau chauffée à 90°. Pendant que la jeune fille était arrêtée, prenant toute cette histoire pour du jeu en essayant de ridiculiser la dame, elle par contre, était rentrée chez elle enfiler un collant avec un pagne solidement attaché dessus. « Tenu de bagarre ». Les gens présents la retenaient pendant qu’elle hurlait

-Laissez moi régler à cette petite mal éduquée son compte

-Laissez là. Laissait entendre à son tour Oumou de l’autre côté.

Vous connaissez les femmes. C’est comme le genre canin. Quand ça aboit ça ne mort pas. Beaucoup de bruits pour s’offrir en spectacle sinon rien d’autre. Cet incident était passé et depuis, Oumou et la voisine étaient devenues comme chien et chat.

La dame, âgée d’une quarantaine d’années, avait finalement compris qu’elle avait commis une grande erreur en se chamaillant avec une gamine qui pouvait avoir entre 18 et 21 ans et que cela n’était pas cool pour son image. Partout dans le secteur, on racontait que son mari l’avait cocufié avec Oumou. On disait en plus de cela que la bonne lui avait tenu tête de façon courageuse devant tout le quartier. La voisine détestait  Oumou tout comme Gbagbo deteste Alassane. A chaque fois qu’elle la voyait passer, dédains et jurons étaient au rendez-vous.

Elle ne pouvait que se réjouir de savoir que Oumou allait quitter le quartier, même si rien n’était encore sûr.

-Ce soir, dès que Daouda arrive, ne passe pas par quatre chemins, recommanda-t-elle.

-Ne t’en fais pas. Je te dis qu’elle partira de chez moi. Répondit Awa.

À suivre…

Explication de mots en gras

Sougourouba: Cf texte

Nafigui: rapporteur en bambara