Il était une fois, l’aigle et l’éléphant
Monsieur aigle, passionné de pouvoir et de défi,
Dans l’atmosphère, sans forcer, imposait sa suprématie.
Tous les oiseaux, apeurés, ne lui témoignaient que respect
Et considération car leur vie, à ses côtés, en dépendaient.
Quelques pauvres récalcitrants, en guise de dessert
Finissaient lamentablement prisonniers de ses serres.
Monsieur s’en est tellement délecté
Qu’en lui, l’arrogance et l’orgueil ont poussé.
«En plus de mes pairs, j’ai battu renard, lion et panthère
De roi de l’azur, je dois passer maitre de la terre
Et pour ce faire, il ne me reste plus que le grand »,
Disait-il fièrement, en parlant de maitre éléphant
Qui, plusieurs fois, l’avait fait payer son audace.
Bien qu’à chaque combat déjà disputé, monsieur aigle fut coriace.
L’aigle avec sa mémoire d’éléphant, ne dormait jamais.
Il priait afin de revoir le pachyderme dans un bref délai.
L’occasion tant souhaitée, une fois de plus, arriva
Mais la vantardise de l’aigle, encore et encore, s’en mêla
« Oh le gros, tu ne me fais plus peur, je te le jure!
Cette fois-ci je vais te bouffer cru, sois en sûr
Tu verras ce que je vais te faire malgré ton poids
Car tu repartiras la tête baissée, espèce de villageois !»
Disait-il à monsieur éléphant qui finalement
Pour une fois, face à l’aigle était tout tremblant.
Quand le combat débuta, l’éléphant averti
Utilisa son expérience à profit
Pendant que le jeune aigle
Avide de victoire donnait l’air de se battre sans règle
Il fit vraiment de son mieux
Et n’était pas loin d’être victorieux
Mais, ne le fut pas car, se battre en parlant sans cesse
Ne sont pas compatibles tout comme courir en se grattant les fesses
Les anciens le disent: « l’humilité précède la gloire »
Voici toute la morale de cette histoire.
Cette fable pour dénoncer le côté bavard de mes frères maliens à chaque fois que nos aigles doivent jouer avec les éléphants de Côte d’Ivoire. Si les Ivoiriens sont réputés pour leur côté moqueur, ne rentrons pas dans leur jeu en bavardant trop avant les matchs. Parlons peu, agissons plus, voilà ce qu’il faut. Comme le disent les anciens, l’humilité précède la gloire.