Je refuse d’y allez clandestinement. Et toi?

Article : Je refuse d’y allez clandestinement. Et toi?
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12 août 2016

Je refuse d’y allez clandestinement. Et toi?

J’ai eu l’idée d’écrire ce billet après avoir appris une nouvelle qui m’a fait beaucoup d’effets. Cette nouvelle, en quelque sorte, m’a poignardé.

Je connaissais un jeune homme qui voulait coûte que coûte aller en Europe. Il m’en parlait beaucoup durant nos discussions. Avant son départ, je l’avais demandé de me dire pourquoi cela lui tenait autant à cœur. L’ami en question était Bambara. Ce groupe ethnique malien est réputé pour son éloquence. Difficile qu’un Bambara te parle pendant deux ou trois minutes sans sortir un proverbe. Voici donc sa réponse: « C’est le chien qui accorde de l’importance à la promenade, qui a de fortes chances de tomber sur un os. »

Si je savais qu’il voulait partir, c’était sans savoir en retour qu’il comptait emprunter la voie clandestine. Hélas! Son frère m’a appris, il n’y a pas longtemps de cela, que ce dernier a perdu la vie quelque part vers le détroit de Gibraltar. Triste non?

Clandestins. Crédit image, www.africaguinée.com
Clandestins. Crédit image, www.africaguinée.com

L’envie de partir

Peut importe qui nous sommes, blanc, jaune ou noir, vouloir partir peut nous tenter. Cette tentation naît parfois d’une forte envie de fuir une vie trop précaire, une routine qui finit par nous imposer une réalité qui fait peur. Beaucoup de maliens par exemple, s’expatrient, car pour eux, réussir rime obligatoirement avec aventure.

Combien parmi nous ont vu un être cher partir ? Pour une destination connue ou inconnue, partir dans tous les cas. Beaucoup ! Ce départ concerne le faite de quitter la maison, les siens, le village, la ville qui nous a vu naître, vu grandir. Pour aller loin, au front, en mission pour les soldats ou les journalistes par exemple. Partir en voyage d’affaire, pour les études et j’en passe…

Je reviendrai, futur incertain

Si l’espoir ou l’obligation nous fait partir, rien en retour ne nous garantir qu’on reviendra. Rien. Ce départ est parfois mystérieux. Mystérieux avec un futur sombre qu’il soit proche ou lointain. On peut espérer revenir mais pas en avoir la certitude. Cet espoir qui nous donne la force de croire en ce retour, fait de lui une probabilité et non une évidence. Des gens qui vont pour ne plus revenir, on en trouve partout : En Europe tout comme en Asie. En Afrique, en Océanie, en Amérique… dans toutes les sociétés. En partant au front, un soldat peut dire à sa femme « Je te promets que je reviendrai chérie », sans qu’il ne revienne, tout comme certains aventuriers avaient promis à leurs familles qu’ils reviendraient, pour ensuite emprunter le chemin de la clandestinité, sans savoir qu’ils allaient se faire bouffer par la méditerranée, qui les attendait toute affamée. Le voyage est pénible, monstrueux. Ces pauvres clandestins sont confrontés à tellement de difficultés, durant leur aventure: La soif, la faim ou encore le froid. D’autres, rattrapés, sont torturés avant leur renvoi. Beaucoup meurs noyés ou asphyxiés, car ils sont trop nombreux en plus d’être enfermés pendant de longues heures dans les camions des passeurs. Ces situations sont de véritables hécatombes. Les chiffres ne mentent pas:

22 000: Nombre de migrants qui seraient morts en essayant de regagner l’Europe.( Ce chiffre concerne les victimes de la méditerranée selon le monde)

Drame de l'immigration. Image, lepay.bf
Drame de l’immigration. Image, lepay.bf

Ça n’arrive pas qu’aux autres. J’ai toujours déploré ce phénomène de l’immigration illégal sans vraiment me prononcer là-dessus. Aujourd’hui, après la mort de ce jeune que j’ai connu personnellement, je comprends que je dois me joindre aux autres pour demander aux jeunes de ne pas se lancer dans de telles aventures. Peut importe la destination, je refuse d’y aller clandestinement. Et toi?

La vie est sacrée.

À la mémoire d’Ismael et de toute autre personne ayant perdu la vie en empruntant le chemin de la clandestinité.

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